mercredi 10 avril 2024
mercredi 3 avril 2024
Fast et Metis - Fitness - Puzzle de mouvements
Cet hiver, j'ai mené quelques expériences sur les puzzles de mouvements (concept dégagé par Mari Valgma : https://themovingcanine.com/ ) avec les chiens.
J'ai trouvé le concept éminemment intéressant pour les deux plus âgés notamment, et nous nous sommes amusés avec des puzzles très simples, à un obstacle, pendant quelques semaines. Puis, une chose en entraînant une autre, et parce qu'on a tout plein de trucs autres à faire ensemble, j'avais laissé ça de côté.
Je me suis enfin décidée à rentrer définitivement le concept dans leur programme de soutien physique, et d'ouvrir chaque séance par un petit puzzle. Mais avant de repartir sur les choses sérieuses, j'avais besoin de leur rafraichir un peu la mémoire : le principe du puzzle, pour le chien, c'est de faire des allers-retours d'une gamelle à l'autre. Ici, je commence par vérifier sans obstacles qu'ils se souviennent à peu près de ça.
Pas de problème pour Metis. Elle continue même de passer d'une gamelle à l'autre une fois l'exercice terminé.
Pour Fast, je me suis aperçue au visionnage que je devais vraiment plus éloigner les gamelles. Il est plus grand et a besoin de davantage d'espace pour circuler.
Pas de soucis particuliers, on va pouvoir utiliser de nouveau un obstacle dès la prochaine séance !
mercredi 6 mars 2024
Metis - Renfo - Gainage antérieurs surélevés
C'est THE big projet du moment pour moi en renfo avec Fast et Metis.
Donc pour rappel, Metis a 14 ans et demi, Fast 6 mois de moins... à leur âge, ça devient compliqué de travailler le gainage sur 2 cibles, c'est trop contraignant pour eux, aussi bien musculairement que proprioceptivement. Pour autant, je trouve important de continuer d'entretenir leur capacité musculaire, notamment de solliciter les muscles du tronc et de l'arrière-main.
Donc j'ai décidé de bosser avec juste une cible pour les antérieurs, légèrement surélevée, de façon à charger un peu plus l'arrière-main, qui est la partie la plus démusclée chez les deux (très courant chez les chiens agés - la fonte musculaire est presque toujours plus importante et plus précoce à l'arrière qu'à l'avant).
Et comment faire pour obtenir un bon placement sans les deux cibles ? Je vais tenter de leurrer le placement... en restant lucide et réaliste : avec des chiens de cet âge, mon objectif va être d'obtenir "un debout pas trop mal" et pas "un debout carré parfait au millimètre". Je veux voir si j'observe une amélioration de la posture au fur et à mesure des entrainements, ce qui sera signe que leur gainage s'améliore et que la mémoire musculaire fait son job.
Pour le moment c'est franchement expérimental :-D
Donc voilà la deuxième séance de Metis avec quelques commentaires. Pour le moment, je m'occupe exclusivement du placement des antérieurs. Je nourris en leurrant de façon à inciter des antérieurs parallèles entre eux et perpendiculaires au sol au maximum de ce que je peux avoir.
Première répétition : antérieurs pas mal du tout, et postérieurs plutot bien également, bonne surprise.
Deuxième répétition : je dois leurrer le réalignement des antérieurs, je n'y arrive pas très bien, je leurre mal la descente => bouuuuh
Troisième rep : pas mal
Quatrième et dernière rep : la meilleure, c'est bien ce que je visais, les antérieurs sont bien alignés entre eux, bien perpendiculaires au sol.
A chaque fois, je suis contente de voir qu'elle place pas trop mal les postérieurs. Ils ne sont pas parfaits, mais alignés l'un à l'autre, avec une extension des hanches relativement cool... Je suis très heureuse surtout de voir qu'elle engage bien l'arrière-main globalement. Voilà, ça va être un travail à poursuivre mais c'est encourageant.
dimanche 3 mars 2024
Metis - Enrichissement - recherches rapides et switch
Avec une météo aussi dégueulasse (il pleut des seaux du matin au soir, c'est un bonheur...), on a eu plein d'occasions d'occuper les chiens dans la maison, et donc de faire progresser sur ses petits jeux de switch olfactif visuel.
Dernière séance en date, où vous constaterez comme elle a bien progressé là-dessus. De ce fait, elle est bien plus rapide pour récupérer la friandise lancée, revient bien plus vite sur la zone de recherche... et je m'aperçois assez rapidement, au cours de cette séance, que je ne pourrais plus m'en sortir avec un timing correct si je n'utilise pas simultanément les deux mains : une pour éloigner Metis, l'autre pour recharger. Un bon petit boulot de coordination et de concentration pour moi aussi finalement :-D
lundi 26 février 2024
Metis - Enrichissement - Switch olfactif/visuel
Un petit truc que j'ai commencé à faire avec Metis il y a quelques mois maintenant, c'est de travailler des switch focus olfactif => focus visuel sur une base régulière. C'est une compétence dont on a grandement besoin dans sa vie quotidienne, en balade particulièrement, et cet entrainement nous a vraiment aidés.
Je m'explique un peu : Metis est complètement sourde, et avec le sdcc en plus, elle a tendance à partir complètement "dans son petit monde olfactif", nez au sol, et alors plus moyen de la reconnecter. Même la croquette sous le nez ne fonctionnait pas vraiment.
Donc régulièrement, on entraîne cette capacité à switcher du mode olfactif (tu cherches ta croquette, tu explores avec ton nez) au mode visuel (tu déconnectes le nez pour observer autour de toi et suivre visuellement ta croquette).
C'est assez simple : une croquette dans une mini zone de recherche... elle est en mode olfactif... dès qu'elle a trouvé, je lui colle une croquette sur le nez pour lui donner le signal "débranche le nez et branche les yeux" et je lance la croquette un peu plus loin. Pendant qu'elle la suit, je recharge ma zone de recherche, Metis revient, et ainsi de suite.
Je sais que ça a l'air complètement banal, voire débile, mais vous verrez peut etre dans la vidéo que pour elle, ce n'est pas si simple. D'autant plus que je ne peux absolument pas placer ce switch sur signal verbal : elle est totalement sourde.
Et entrainer cette capacité à switcher dans un contexte facile, à la maison, en enchainant plusieurs switch sur un temps très court, a fait une ENORME différence sur sa capacité à faire ça pendant une balade.
(Ps : pour ma zone de recherche, j'aime bien utiliser plein de configurations différentes et nouvelles, pour que ça reste enrichissant pour elle. Chaque forme et chaque matière suscite des images olfactives différentes. Ici, il s'agit de vieux moules à gateaux... il y a aussi les tapis de fouille, les boites à oeufs, enfin bref, tout ce qui pourra faire une zone de recherche à explorer).
mercredi 21 février 2024
Metis - enrichissement - puzzle noeud
Aujourd'hui, j'ai proposé à Metis un nouveau petit casse tête : un simple torchon garni de nourriture et noué. Comme sur chaque situation nouvelle, j'ai fait gaffe à lui simplifier la tâche au maximum : il y a beaucoup de friandises, le noeud est très lâche, bref, je fais tout pour qu'elle réussisse. Je me tenais prête aussi à l'aider dès qu'elle en manifesterait le besoin.
J'ai juste halluciné sur sa détermination, sa concentration, ses facultés de réflexion et sa coordination. Juste incroyable. Elle a hésité très brièvement à me demander mon aide au bout de 40 secondes, et puis en fait non, elle a continué seule et a résolu le puzzle très rapidement : en moins de 2 min, elle avait compris comment faire et réussi à coordonner sa gueule et ses pattes pour défaire le noeud. Juste incroyable !!!
Je vous montre les 2 premières minutes de la séance où on la voit faire tout ça.
Ensuite elle a continué de manipuler le puzzle, utilisant ses pattes et son museau pour le dérouler entièrement. La séance entière pour les curieux, et ceux qui veulent voir comment elle me communique la fin :
Je pense que c'est quelque chose sur lequel nous reviendrons régulièrement, peut etre en la challengeant progressivement un tout petit peu plus :-D
dimanche 18 février 2024
Metis - Enrichissement - Tapis de fouille
Voilà un petit extrait d'un repas de Metis pris dans le tapis de fouille. En moyenne, ça lui prend 10 minutes de manger sa ration de cette façon. J'aime beaucoup l'observer et surtout l'écouter pendant qu'elle fait ça, je trouve ça très apaisant.
lundi 12 février 2024
Metis - Enrichissement - Cache-gamelle
Ce soir, c'est un petit jeu de "cache-gamelle" que nous avons proposé à Metis avant la balade ! Le principe est simplissime : cacher une petite gamelle et envoyer Metis à la chasse au trésor !
A quatorze ans et demi, elle est désormais entièrement sourde et souffre d'un syndrome de dysfonctionnement cognitif : on peut voir notamment dans la vidéo qu'elle attend du mauvais coté de la porte une fois sur deux :-D
Pour préserver au maximum les capacités de concentration et de résolution de problèmes, il est important de les solliciter quotidiennement : tout l'enjeu consiste à mettre en place pour Metis des activités structurées mais accessibles.
Je joue à fond la carte des enrichissements alimentaires sur le thème "comment se procurer de la bouffe par tous les moyens ?", parce que, clairement, c'est devenu son plus grand but dans la vie : autant tourner cette tendance à notre avantage ! Erin Lynes parle de "féralisation du chien âgé" et je trouve ça très juste !
En plus, elle est vraiment douée : vous avez vu comme elle trouve vite ? Elle a un sacré flair. Franchement, je me demande vraiment si je ne vais pas la pousser un peu en hunting games, je la trouve kiffante :-)
vendredi 5 mai 2023
Metis, Fast et panse séchée
Distribution de panse séchée un jour où les voisins reçoivent des invités bruyants, ce qui inquiète Fast. Les chiens ont le choix de s'installer dans la maison ou dans le jardin.
Metis n'est absolument pas inquiète (en même temps, elle est sourde, donc pas de gêne sonore pour elle) et tourne le dos au bruit.
Fast choisit un emplacement assez bizarre, très à découvert, face aux "intrus". D'abord très vigilant, il s'apaise progressivement, et ce moment où il a pu se rassurer avec une activité plaisante a permis que la journée se déroule ensuite dans l'apaisement.
lundi 1 mai 2023
Le blog reprend du service...
... parce que j'en ai besoin, un besoin tout à fait personnel et difficile à exprimer ; et, comme c'est toujours le cas dans ce genre de situations, ce bon vieux blog est là et je peux compter sur lui.
J'expliquerai peut-être ou peut-être pas, dans les prochains jours, ce que je suis en train de faire ici, de façon un peu plus explicite.
Fondamentalement, je suis là pour me retrouver parce que je me suis un peu perdue ces derniers temps, et que je dois me retrouver. Retrouver qui je suis. C'est bien joli, la dissolution de l'ego, mais, à un moment donné, j'ai (encore ?) besoin d'avoir une identité, une histoire, des liens d'attachement et des valeurs. Tout ça est devenu un peu flou et fluctuant dernièrement, alors... je pars en quête de moi-même.
Aujourd'hui fut une excellente journée de repos pour toute la famille. Nous avons fait un peu de toilettage, de coupe de griffes, et il y a eu une distribution de panse.
Voilà Metis et son petit licky de consolation de coupes de griffes. Ouh là là , ça fait des mois que j'ai perdu l'habitude de filmer, je vais devoir me remettre dans le bain très vite si je ne veux pas attraper le mal de mer en regardant mes souvenirs :-D
samedi 27 janvier 2018
Journal des Réussites, samedi 27 janvier
Aujourd'hui
- matin : au club canin. Fast parcours grade 1 + 2 ateliers grade 2. Ras, parfait. Quelle joie, quel énorme plaisir de refaire de l'agility avec Fast.
Nawak : 2e jour de l'opération "calme en cage". Dans le kennel dans la voiture, elle connait le kennel mais nouvel emplacement dans la voiture d'ou elle me voit difficilement. Taux de renforcement hyper élevé au début et puis finalement, baisse assez vite. Au club, fait la connaissance de F. et S., de leur fille de 2 ans et de leurs chiens. Très grosse frayeur quand les chiens lui courent après. Nawak revient bien au rappel et s'apaise vite dans les bras. Travaille ensuite très facilement sur le terrain en présence des 2 chiens qui bougent bcp et surtout aboient bcp. Excellent ! Il ne faut pas qu'elle se mette à avoir vraiment peur, mais actuellement, elle n'a aucune inquiétude à travailler en présence voire au contact de chiens inconnus. Et toujours exc concentration, exc rappel, exc focalisation en toutes circonstances.
J'ai une chance énorme.
A voir pour la suite avec l'aide des copains contactés hier.
Moment seule en kennel dans la voiture quand je passe Fast. Ration dans Kong. Je n'entends vocaliser à aucun moment ! Trop bien.
Retour ok, encore plus calme qu'à l'aller.
- après-midi : entrainement collectif de canicross au club avec Metis.
Très très contente de revoir Ghislaine.
Metis magnifique, un vrai rêve. Toujours en train de tracter mais allure régulière. Juste géniale.
Moi j'ai perdu niveau cardio mais pourrait etre tellement pire... Prévoir environ 1 mois sans cardio (éventuellement step ou zumba sur CoachClub ?) + au moins 2 mois avant de reprendre à un rythme régulier.
Run 20 min.
Séance de renfo en cote sans chien 20 min. Une cata. J'ai tjs de bons abdos mais plus rien dans les jambes et les fessiers. Ce soir j'ai des courbatures !
Nouveau run avec chien 20 min, pour ça, ça se passe bcp mieux même si je marche dans les cotes. Metis m'insuffle une énergie de dingue ! Le cardio n'est pas trop mauvais.
Il n'est pas temps de travailler ça. Ne pas s'éparpiller. Prioriser.
- soir : travail du calme en cage à la maison pour Nawak. Bonne séance mais pas aussi bien qu'hier malgré tout. Guillaume me fait remarquer plus la journée a été chargée émotionnellement, plus c'est dur pour Nawak le soir. C'est un bébé. Attention, en début de séance, machinalement, je renforce à la main ce qui ne l'aide pas du tout à être calme ! Se met même à gémir un peu. Nettement plus indifférente ensuite quand ma main n'entre pas en jeu. ATTENTION à ce genre de détails !
Idées
- ne pas se focaliser sur une seule personne pas très sympa quand on en voit 25 adorables dans la journée !
- et même je devrais rédiger un article sur l'aide, l'attention, la gentillesse dont mes chiens et moi avons fait l'objet ces derniers temps : les amis venus nous visiter, en particulier le séjour de M. et tout ce qu'il a apporté, le soutien par rapport à Fast "le vieux chien qui ne sert à rien", l'écoute et l'attention de P. et Y. et V. et aussi toutes les propositions d'aide par rapport à Nawak. Les discussions autour de l'agility aussi. Mes parents. Mon patron. Mes collègues. Les copains et copines des assos aussi ! Toute la gentillesse et l'amitié qui m'entourent. Guillaume. Ca c'est important. Une ou 2 personnes malheureuses et méchantes, qui n'arrivent pas à s'épanouir dans la vie, ça ça ne compte pas. Je dois le mettre dans le blog ! Souvenir heureux très important à préserver !
mercredi 1 novembre 2017
Courir à 5 - Semaine 8 - L'exploit
Aujourd'hui, les petits chiens sont fiers comme des paons ! Eh oui, parce que, pour la première fois de sa vie (étant donné que l'épreuve d'endurance au bac ne dure que 20 minutes), Guillaume a couru, sans s'arrêter, sans marcher, et à un rythme tout à fait honorable de 8 km/h, pendant 30 minutes !
C'est vraiment top, quand on pense qu'il y a deux mois, l'objectif était de tenir le rythme 3 min marche / 3 min course pendant une heure. Certes, la progression pourrait être plus rapide, mais notre objectif est aussi et surtout de ne pas perdre la "vitesse" et le plaisir. Personnellement, je ne trouve pas ça très intéressant, en particulier pour un agilitiste, de faire des longues à 5 km/h. De même, je ne souhaite pas faire le forcing au bout de seulement 2 mois sur des "vraies" longues de 15 bornes, véritables repoussoirs pour un débutant...
Nous arrivons à un moment super intéressant : celui où chacun de nous commence vraiment à trouver son champ de compétences. Quand il faut courir à vive allure pendant 120 secondes, je ne suis vraiment pas à la fête, alors que Guillaume arrive encore à parler pendant la 4e session... Inversement, je n'ai aucun souci à enquiller les kilomètres pendant 2 h quand je suis calée à mon allure de croisière, alors que Guillaume a du mal pour l'instant à maintenir l'effort sur la durée.
Depuis notre rencontre, les occasions de jouer ainsi de nos différences pour nous entraider et "gagner du terrain" dans la vie n'ont pas manqué, et c'est un exercice dans lequel nous excellons. Je suppose que c'est ça, l'esprit d'équipe. En tous cas, une fois de plus, c'est une belle expérience vécue ensemble. Je suis curieuse de voir jusqu'où nous pouvons aller.
Mention spéciale aux petits chiens, formidables, comme d'habitude. Ils courent souvent devant nous, mais ils s'arrêtent net s'ils voient un autre chien ou un promeneur au détour d'un virage, et se tournent vers nous avec un bel ensemble (c'est assez joli à 3 chiens !), pressés de se livrer à leur jeu préféré : se tirer la bourre quand on les rappelle. C'est très confortable car nous n'avons pas besoin de scanner l'environnement, ils s'occupent de nous signaler les autres usagers des chemins avant même que nous puissions les voir. Bon, on court dans des coins à peu près vides de présence humaine, en général, mais les jours fériés comme aujourd'hui, il y a souvent au moins un autre courageux accompagné d'un chien.
Notre bel esprit sportif a quand même pris un coup dans l'aile sur le chemin du retour. Sujet du débat : sachant qu'elles contiennent du persil, peut-on considérer que des ravioles de Romans au fromage représentent une portion de légumes ? ... Oui, bon. Y a peut-être un peu de laisser-aller sur le contenu des assiettes, en ce moment !
lundi 30 octobre 2017
Courir à 5 - Semaine 8 - Dans l'enfer du changement d'heure
jeudi 19 octobre 2017
Comment mangent nos petits chiens
[Avertissement] Cet article raconte comment je nourris mes chiens, il ne délivre aucun conseil, ni marche à suivre ; de très bons sites et de très bons livres relatifs à la nutrition canine existent. A chacun de se documenter puis de définir ses priorités.
Cet après-midi, j'ai trouvé une des friandises les plus appréciées des petits chiens : des os de jambon. Ils ne peuvent pas en avoir souvent (c'est vraiment pas assez équilibré, et en plus bien trop salé, pour faire partie de leur nourriture de base) mais ils aiment d'autant plus ça !
Comme vous devez déjà le savoir, pour moi, la nourriture mais surtout la façon dont elle est distribuée, c'est un sujet fondamental. Quelle que soit l'espèce, j'emploie toujours, toujours, la nourriture comme un vecteur d'activité et d'occupation.
Et voici comment ça se passe dans le cas des petits chiens.
D'abord, il y a le cas particulier des chiots. Quand ils sont bébés, une bonne partie de leurs repas sert de récompense. Pendant plusieurs mois au moment de l'adolescence, Fast n'a mangé que des croquettes et des friandises du commerce dans ma main, au moment des rappels. Metis a "dépensé" de nombreux repas à apprendre à marcher au pied. Mugen avait de mini-séances de clicker à l'occasion de chaque repas.
Maintenant qu'ils sont grands et sages, ils reçoivent évidemment encore plein de bouffe pour toutes leurs belles actions, mais en proportions bien moindres ; ils reçoivent donc à manger deux fois par jour.
Le repas du matin est un repas d'aliments humides : os charnus fréquemment, ou bien muscles, plus rarement de la pâtée (maison ou industrielle). Il est distribué par le dernier humain qui quitte la maison le matin. L'horaire peut varier de 8 h à 11 h. Il a pour vocation d'occuper un moment les chiens quand nous nous absentons. A cet effet, nous donnons les aliments congelés de préférence, de façon à ce que les chiens les lèchent longuement, et s'il ne s'agit pas d'os, nous rendons l'aliment difficile d'accès, en l'insérant dans un os à moelle, dans une balle, dans un Kong... Nous avons des tas de jouets qui servent à ça, en voici quelques-uns :
Le repas du soir, constitué de croquettes, est distribué dans des gamelles, une par chien, sur la terrasse. Rien à raconter de particulier là-dessus, il ne sert pas trop à occuper les chiens, mais juste à les nourrir. Si : quand nous sommes arrivés dans cette maison, Fast a très mal accepté tous ces changements (domicile, horaires, lieux de balade, environnement) et il avait vraiment besoin de beaucoup, beaucoup d'occupations calmes et apaisantes. Pendant plusieurs mois, j'ai répandu leur repas de croquettes du soir dans la pelouse. Ils passaient une trentaine de minutes à le chercher et à le consommer. Progressivement, j'ai arrêté car Fast n'en avait plus besoin, et je suis revenu à un mode de distribution moins contraignant pour moi.
Cela dit, les chiens fouinent quand même dans le jardin à la recherche de fruits, quand c'est la saison. Mugen aime tellement ça qu'elle cueille parfois des figues sur les branches basses.
Je sais que ce que je fais peut faire dresser les cheveux sur la tête d'à peu près tout le monde : les procroquettes, les probarf, les végé, les tradis, ceux qui ont peur des os, ceux qui ont peur des bagarres entre chiens... Et, oui, je sais, il y a des chiens qui manquent de se tuer même avec des os crus, il y a des chiens qui manquent de s'étriper entre eux parce qu'on les laisse sans surveillance avec de la bouffe au milieu, les croquettes c'est le mal, tuer des animaux pour en nourrir d'autres c'est révoltant, tout ça...
Que vous dire ? ... Je ne suis pas une experte, mais je ne suis pas idiote non plus. J'ai des bases de nutrition canine, j'ai lu des livres, j'ai étudié la documentation disponible, je connais mes chiens. Je fonctionne comme ça non par inconscience ou je-m'en-foutisme, mais par choix. Il y aura peut-être un jour un problème, et alors je m'adapterai. Je changerai ce qui doit l'être. Mais au jour d'aujourd'hui, notre façon de procéder me semble, pour nous et pour eux, le meilleur compromis entre qualité de vie, sécurité et santé.
Bref, comme souvent, je me dis qu'on est des petits veinards !
Je vous laisse avec Metis et Fast, qui se régalent !
mercredi 18 octobre 2017
Courir semaine 6
Une fois n'est pas coutume, c'est Guillaume qui a fabriqué le souvenir ce soir.
Pas grand chose à ajouter par rapport à la semaine 5 puisque nous sommes restés sur le même programme : 4/6/2 x 3 en fractionnée, 2/6 x 7 en longue.
Petite nouveauté toutefois : lundi, Guillaume, n'ayant vraisemblablement pas apprécié la référence à LOR du dernier billet, s'est tourné vers moi au cours du dernier run rapide, avec un "et si on passait la seconde ?" (alors qu'on commençait vraiment à en ch*er comme pas possible, purée mais qu'est ce que je suis nulle pour courir vite), et en effet il a passé la seconde en me laissant sur le carreau :) La charge héroïque a été de courte durée, mais spectaculaire :)
C'est plutôt cool, non ?
Donc ce soir, il a passé la moitié de la longue à me dire que c'était 'achement dur, tout ça tout ça... Et il m'a refait le même coup au dernier run. Bon, je pense quand même qu'à un moment donné, je vais devoir me résoudre à augmenter le niveau de difficulté, histoire de conserver un peu d'autorité sur le Padawan !
Sinon, les petits chiens vont super bien, et je me félicite de ces balades rythmées, particulièrement pour nos deux loulous de huit ans, qui gardent des corps et des coeurs de jeunes loups !
samedi 14 octobre 2017
CR courir à cinq - Semaine 5
Quelques mots à l'issue de la semaine 5 de nos sorties à 5.
Les sorties longues se passent hyper bien je trouve, mais nous allons encore rester un peu à ce pallier, histoire d'acquérir plus d'aisance.
Les sorties de fractionné sont moins simples pour nous les humains, mais elles sont plébiscitées par les chiens, qui apprécient particulièrement les moments où on court vite - immanquablement, ça les excite, les adultes partent au galop avec les oreilles plaquées en arrière, et Mugen se cherche une victime à harceler en grognant pour de faux.
Nous sommes restés sur le 4/6/2 de la semaine dernière. Bien que nous ne soyons pas encore parvenus à ajouter une quatrième série, l'ambiance démontre des progrès indéniables : nous sommes passés d'une atmosphère studieuse et concentrée à un gros bordel où on se tape la bourre pendant les sprints, et où on se raconte des blagues le reste du temps. P****n mais qu'est ce qu'il court vite Guillaume en fait ! enfin je l'avais prédit... Heureusement pour moi, il tient pas longtemps...pour l'instant. (Et là, j'entends Gimli : "nous, les nains, nous sommes des spRRinteRRs, imbattables sur les couRRtes distances").
Donc, bon, pas encore de quatrième série, mais quand on a assez de souffle pour la déconne, a priori c'est qu'on ne souffre pas trop.
Mieux : je me suis tapé des petites envies de gerber à la fin de chaque série. Ca faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé, et ça m'a bien fait plaisir. Je pense que tous les gens qui courent, même rien qu'un peu, voient ce que je veux dire. Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce bonheur : en fait, quand on pousse vraiment un effort cardio-respiratoire, ça colle plus ou moins la gerbe. Au départ, ça m'angoissait, et puis j'ai rapidement appris à apprécier cette sensation passagère comme un indicateur de la qualité de l'effort engagé.
Ce serait bien que j'écrive un truc un jour sur tout ce que courir m'a apporté : en termes de confiance en mes capacités physiques bien sûr ; mais aussi en termes d'aisance vis-à-vis des sensations. C'est quand même cool de pouvoir mettre à distance des trucs comme l'envie de vomir, les points de côté, les douleurs musculaires, la faim, et de pouvoir se dire : "Hum, intéressant, toutes ces informations. Merci, corps, d'attirer mon attention là-dessus. Nous allons y remédier". Au lieu de : "Au secours au secours AU SECOURS JE VAIS MOURIR je vais mourir je vais MOURIIIIIIIR". C'est transposable ensuite à des tas (j'insiste : des tas) de situations du quotidien, et je vous assure que, vraiment, ça aide à mieux vivre. Si si. Pensez-y avant de vous moquer des bizarres comme moi qui trouvent plaisant de courir (alors même que personne ne les poursuit) et qui sont heureux quand ça leur colle la nausée par-dessus le marché.
jeudi 5 octobre 2017
Carton plein !!!
J'écris un mot sur la séance d'hier car ça le mérite. Carton plein pour la team Colas, je suis heureuse !!!
Donc déjà, niveau "performance" (hum, le mot n'est sans doute pas le plus adapté mais je n'en vois pas d'autres) : top. Il y a pile poil deux semaines (je vous rassure on a couru entre-temps, on élève très graduellement le niveau de difficulté), Guillaume faisait sa première "longue", si vous vous rappelez, consistant en 3 min marche / 3 min course, pendant une heure. Eh bien, hier, on a fait 2 min marche / 6 min course x 7, soit 42 min de course au total sur la sortie ! Lors des dernières séries, les temps de récup' semblaient de plus en plus courts, mais... on est allés au bout ! Je suis d'autant plus satisfaite que je n'étais pas certaine que c'était déjà possible. Enfin, ça me semblait accessible, vu comme s'étaient passées les dernières sorties. Mais j'ai essayé "pour voir" sans certitude que ça passerait... Quelle fierté !
Par contre, on va quand même rester un bout de temps là-dessus. Histoire de consolider ! La progression jusqu'à présent a été constante et rapide, tellement que ça me fait presque peur. Je ne veux pas forcer !
Et il nous est arrivé un truc super chouette en plus : on a vu une chevrette ensemble pour la première fois ! Ca m'arrive très souvent, presque à chaque fois, de croiser des animaux sauvages. Vu les endroits et les moments où je cours, c'est normal. Mais c'était la première fois que nous vivions ça ensemble. Et de façon plutôt insolite : la chevrette se tenait dans une trouée de la haie qui sépare le sentier d'un pré. Complètement à découvert. Nous sommes passés à un mètre d'elle, bouches bées, abasourdis qu'elle ne bouge pas. Elle avait l'air parfaitement vaillante, pourtant. Elle nous a regardés comme une vache regarde passer un train :) ! Elle a dû se dire que nous n'allions pas la voir, peut-être ? Fast, Metis et Mugen vaquaient à leurs occupations sur le chemin, ils n'ont même pas plissé le nez...à un mètre...
Guillaume m'a glissé : "nos chiens, c'est VRAIMENT pas des chasseurs". Ca, c'est sûr, mais ce n'est pas moi qui irait m'en plaindre ! Leur total manque d'intérêt pour le gibier nous permet quand même une sérénité incroyable. Alors, bien sûr, si ça leur démarre juste devant le nez, ils vont suivre. Sur cinquante mètres. Enfin, sauf Mugen, quoi. Elle doit toujours nous avoir en visuel, donc elle ne suivra que dans un champ, éventuellement, jamais en montagne ou dans les bois. Pour ça, ils sont reposants.
Je dois quand même à la vérité d'avouer que Fast fait de la prédation. Sexuelle. Heureusement, limitée à un certain type de chiennes. Il les aime de petite taille, le plus âgées possible, de préférence dotées d'une forte pilosité et d'une haleine très chargée (le mauvais caractère est un plus indéniable). Il se dégote comme ça des petites fiancées, toujours un vrai délice pour les sens. Par chance, ce genre de spécimen ne court pas les rues, on dirait que leurs heureux propriétaires les cachent (de peur des vols, certainement). Fast n'est donc pas trop soumis à la tentation.
Bref : une bonne sortie. C'est amusant de penser qu'au départ, je me suis mise à courir pour "être bonne en agility". Et j'ai couru de plus en plus, et j'ai même presque arrêté l'agility, pour vivre des moments comme ça, finalement.
mercredi 4 octobre 2017
Parfois au clair de lune
Hier soir, l'ambiance de la sortie était assez particulière : pour la première fois depuis des jours, un ciel absolument dégagé, et la lune phosphorescente. Quelque chose dans l'atmosphère, peut-être ?
C'était la nuit. Les flaques et les étangs semblaient d'étain. Entre deux couverts de haies, nous traversions les champs baignés de lumière où les petits chiens couraient sans bruit, aussi légers que leurs ombres. Nos silhouettes se découpaient toutes nettes sur le chemin, projetées devant nous, comme taillées au couteau.
J'ai voulu prendre une photo car l'instant était rare. Guillaume a ri, a raillé. Tu ne comprends toujours pas comment ça fonctionne. Les photos c'est scientifique, c'est comme les ombres, ça a besoin de lumière pour exister. Les photos tu ne peux pas les tricher. Il y a des instants que tu ne peux pas capturer. Il faut juste être là.
Je commence à comprendre, mais j'essaierai encore, parce que j'ai trop besoin d'essayer. Le temps file, il coule entre mes doigts comme la lumière capricieuse, assez dense pour me parer d'ombre, trop insaisissable pour être fixé sur pellicule.
Alors, pour me souvenir, il reste les mots. Les émotions meurent, comme les papillons, quand on les fige pour les épingler. Peut-être vaut-il mieux les garder vives. Renoncer à vouloir s'en saisir, accepter la peinture imparfaite et lointaine des mots malhabiles, qui les laisse libres.
J'essaierai encore. J'écrirai encore.
mardi 3 octobre 2017
Débuts de fractionné
La sortie d'hier est la première où l'on a vraiment mis en place du fractionné, de la façon suivante :
4 minutes marche
6 minutes course modérée
2 minutes course rapide
Le tout 3 fois de suite... Quand on parviendra à ajouter une 4eme série, on verra à passer au niveau supérieur.
Cerise sur le gâteau, je n'ai plus du tout de souci de genou depuis cette sortie. Le syndrôme rotulien me jouait des tours depuis quelques semaines, comme à chaque changement d'intensité dans l'entraînement. Il faut dire que je n'ai pas été hyper maligne, puisque j'ai complètement zappé la PPG, ce que je paie toujours par un déséquilibre musculaire passager... Heureusement, aujourd'hui, tout est parfait : pas de douleurs, pas d'épanchements de synovie, ça fait du bien.
"Si tu m'enlèves mon coeur, moi je respire encore" : merci Guillaume Fast Metis Mugen.
dimanche 11 juin 2017
Booster votre humain
Vous rêvez d'un humain plus rapide, plus précis, plus concentré, plus appliqué, plus motivé, plus connecté ? Vous souhaitez améliorer les performances de votre meilleur ami, aussi bien à la maison que sur les terrains ? Amis chiens, Fast et Mugen vous livrent quelques pistes pour booster votre humain de compagnie, qu'il soit agilitiste ou promeneur du dimanche.
"Sa lenteur me désespère !", "qu'est-ce qu'il peut être têtu...", "il comprend vite, mais il faut lui expliquer longtemps", "mais il est aveugle, en plus d'être sourd, ma parole !", "j'ai beau être le plus motivant possible, il REFUSE de travailler". Ces pensées vous sont familières ? Rassurez-vous, même les plus grands éducateurs humains ont vécu le découragement face à l'inertie humaine. Avant toute chose, ces quelques éléments de biologie comparée vous permettront de mieux comprendre, pour mieux accepter...et mieux entraîner !
Les humains sont globalement plus grands, plus froids et moins denses que nous. Leur coeur bat très lentement. A masse musculaire égale, ils développent quatre fois moins de puissance que nous. Leur centre de gravité est absurdement haut placé et leur mode de déplacement consiste à tomber d'un membre inférieur sur l'autre. Leur fréquence de vision est bien moins élevée que la nôtre ; ils entendent environ quatre fois moins bien que nous ; quand à leurs capacités olfactives, elles sont si ridiculement faibles que je préfère ne même pas les mentionner.
Et, malgré tous ces handicaps, ils tâchent vaille que vaille de nous suivre et de nous aimer depuis la nuit des temps. Alors, témoignons au moins un peu de bienveillance devant les efforts déployés : la prochaine fois que vous observerez vos loulous ramer pour jouer au frisbee, rappelez-vous qu'ils ne voient que 16 images/sec, que leur course n'est qu'une succession de trébuchements rattrapés en catastrophe, mais qu'ils essaient tout de même, de toutes leurs pauvres forces. Emerveillez-vous de leur volonté, au lieu de vous agacer de leurs faiblesses ! Et travaillez à augmenter leurs capacités : la bovin-attitude n'est pas une fatalité !
Relation et motivation commencent par le jeu
Pour construire une belle relation avec votre humain, n'hésitez pas à user et abuser du jeu commun. Et pour cela, vous devez bien connaître votre humain, afin de lui proposer le jouet suprême, celui qui l'amènerait à vous suivre au bout du monde. Certains humains hyper joueurs de nature se laisseront immédiatement tenter par une balle, un frisbee ou un tug. Ne boudez pas votre plaisir ! Pour d'autres, moins joueurs, vous devrez être plus inventifs : livres, rouleaux de sopalin, coussins, pourquoi pas crottes de chats et mulots crevés durant vos balades ? Quand vous aurez trouvé LE jouet qui le fait bondir vers vous en frémissant d'excitation, vous avez gagné ! Pour les cas les plus difficiles à motiver, il vous faudra peut-être en venir à des jouets plus naturels pour eux, afin de titiller leurs instincts les plus primaires : les pièces d'habillement et les télécommandes feront merveille. Ici, le jouet de motivation ultime qui fait bondir notre mâle, c'est la manette de Playstation. Notre petite femelle ne résiste pas quand on lui présente une basket Converse : c'est l'appel du vintage !
Une fois votre humain amoureux de son jouet, présentez-le-lui le plus souvent possible : narguez votre humain, montrez le jouet, posez-le au sol, puis repartez avec à toute allure au moment où il tente de s'en emparer. Variez vos mouvements pour toujours surprendre votre humain et susciter son intérêt. Ne cassez pas sa motivation : n'oubliez pas de lui apporter le jouet et de le laisser le prendre à une fréquence suffisamment grande pour qu'il ne se lasse pas. Si vous rendez le jeu trop difficile pour lui, il ne voudra même plus essayer et se blasera. Il doit avoir le sentiment qu'il joue avec vous presque à armes égales, et même que le jouet lui appartient un peu. Rien de tel pour le motiver et construire une jolie association positive avec votre présence !
Gare toutefois : comme je vous le disais ici, certains humains très sensibles peuvent développer une obsession sur les jouets d'apaisement. Nous avons le souci avec notre petite louloute, qui ne peut pas entrer sur un terrain d'agility sans sa balle. Combien de fois avons-nous subi une longue et inconfortable attente devant la porte, l'humaine en bout de laisse, inconsolable, poussant de puissants pépiements d'alerte qui résonnent dans tout le club, jusqu'à ce qu'un de ses congénères lui vienne en aide ! (Pour plus de précision, se reporter à l'excellent ouvrage de Fast, "Amerd Jépadbal" - Stratégies coopératives et entraide chez un groupe d'agilitistes rhônalpins). Prudence donc avec les jouets : ils doivent être des leviers de motivation, pas des motifs d'obsession.
Quand vous avez le sentiment que votre humain est fou de vous et que vous êtes le centre de son univers, vous pouvez augmenter le niveau de difficultés en ajoutant des distractions extérieures : congénères et sonneries.
Le confronter aux distractions : les congénères
Les humains ne sont pas tous égaux devant leurs congénères. Nous avons ainsi deux profils diamétralement opposés : notre femelle n'est pas naturellement très portée sur ses semblables. Quand on l'amène au club, elle n'a qu'une idée en tête : coopérer, nous satisfaire. Elle a une énorme volonté de plaire et un excellent mental de travail. A tel point qu'elle se montrerait presque agressive avec les autres humains quand elle est au boulot ! "Ne pas déranger svp !" La petite coquine ! Nos amis savent qu'il vaut mieux ne pas trop laisser leurs humains s'approcher quand elle bosse...
Avec notre bonhomme en revanche, nous n'avons aucun souci de sociabilité, bien au contraire. Dès l'arrivée au club, son radar à copains s'enclenche, et il a les yeux qui crient "café" dès qu'il en croise un. Une vraie galère de le garder un minimum concentré sur nous...
La solution ? Lui apprendre à répondre immédiatement à un signal de votre choix, qui vous permettra de le reconnecter. Vous pouvez employer la technique du happy trick que nous évoquions ici, mais il est également intéressant d'avoir un signal spécifique pour lui signifier de s'occuper de vous et de vous uniquement. Comme toujours, on procède par étapes : pour un humain peu sensible en début d'entraînement, je vous recommande un signal hyper lisible et très clair. Tirer sur la laisse en sautant partout fonctionne très bien ; certains jours de grande distraction, Mugen se voit obligée d'y ajouter des aboiements pour vraiment reconnecter son mâle et se faire offrir une séance de marche au pied connectée avec fromage et tug. Une fois que votre humain a bien compris le signal et y répond à tous les coups, vous pouvez l'effacer graduellement, ce sera beaucoup moins fatigant pour vous que d'avoir à gesticuler en râlant chaque fois que vous voulez le remettre sur vous. Ainsi, pour notre femelle qui a de bonnes dispositions et un apprentissage bien mené derrière elle, Fast a juste besoin de haleter discrètement pour qu'elle se refixe proprement, se remette au boulot, et propose de l'eau/de l'ombre/une caresse/une séance de jeu, ou toute autre initiative adaptée.
Le confronter aux distractions : les sonneries
Le deuxième type de distractions qui pose traditionnellement problème, ce sont les sonneries. Sonneries de four, de téléphone, de porte d'entrée... Les humains sont génétiquement programmés pour réagir aux sonneries. C'est un instinct primaire très ancien. Ne vous leurrez pas : vous ne pourrez totalement effacer une telle réaction atavique. Mais avec une bonne relation, et beaucoup de renforcement positif, il est possible d'amener un humain à réagir moins fort, voire à différer sa réaction. Vous saurez que la partie est gagné le jour où il tendra l'oreille, puis vous jettera un regard en soupirant et attendra que vous ayez fini votre sieste sur ses genoux pour se lever. Ou bien, s'il tourne la tête un instant, puis se reconcentre sur le ballon et sur vous, et joue encore quelques minutes avant de s'éclipser. De tels efforts d'autocontrôle doivent être fêtés, renforcés comme il se doit : sachez récompenser l'intention.
Un point particulier sur la sonnerie de la porte d'entrée, annonciatrice de visites d'autres humains. Cette sonnerie-là est tout spécialement excitante et fait monter la pression instantanément. Nous vous recommandons un travail constant et cohérent dès le tout premier jour, si vous ne voulez pas devenir la cinquième roue du carosse. Les humains, sous le coup de l'émotion, peuvent agir impulsivement, et oublier la règle de base (à savoir : le chien d'abord, toujours et en toutes circonstances).
Appliquez simplement le même principe que pour tout autre comportement indésirable : faites en sorte que ce ne soit en aucun cas gratifiant pour votre humain de mal se comporter, de vous oublier. Ainsi, il ne pourra pas s'autorenforcer, et le comportement s'éteindra de lui-même ! Vous le savez : les humains sont de très malins petits opportunistes.
A la maison, nous leur laissons le choix : soit ils se comportent comme de gentils humains civilisés et s'occupent de nous dès que la sonnerie retentit, en nous installant dans un lieu agréable et calme, bien pourvu en nourriture, jouets et matelas confortables... soit ils distribuent à leurs invités des cuissardes de pêche, des coquilles de protection et des casques anti-bruit. Cette méthode a fait ses preuves : nos humains sont parfaitement contreconditionnés désormais. Quand le carillon retentit, il n'ont pas un regard pour la porte d'entrée, mais bondissent vers nous avec célérité. Le chien d'abord, toujours et en toutes circonstances.
Discrimination auditive et jeu du on/off (par Mugen)
Pour augmenter encore davantage la connexion entre votre humain et vous, ses capacités de concentration, et son acuité, tout en s'amusant, voici un petit jeu très rigolo et qui a fait ses preuves : la discrimination auditive.
Comme toujours, on démarre graduellement. Habituez votre humain à un bruit de machouillage courant, tel que celui du Kong : "squitchsquitch". Il doit y être parfaitement désensibilisé, ne plus y réagir du tout. Vous passez ensuite à la deuxième étape : proposez-lui un bruit de machouillage tout à fait autre. Veillez à ce qu'il soit très facile à identifier et à discriminer du "squitchsquitch". Personnellement, j'aime bien démarrer avec un chat : quand on le machouille, ça fait "meoooowwwfftttfftttffffttt", ce qui rend l'exercice hyper accessible pour n'importe quel humain, même bouché à l'émeri. Normalement, votre humain doit bondir de son siège (ou lâcher sa casserole, ou se couper en se rasant) avant de se précipiter vers vous. Grosse fête, félicitations, bon pépère ! Le chien d'abord, toujours et en toutes circonstances.
Augmentez progressivement la difficulté en passant à des objets de consistance de plus en plus proches du Kong : écharpes en mousseline ("froutchfroutch"), comprimés pelliculés ("croutchcroutch"), coussins ("scratchscratch"), chaussures de running ("squicksquick"), gants de chevreau de Belle-Maman ("quitchquitch")... avec, à chaque fois que l'humain discrimine correctement, beaucoup de renforcement de votre part.
Au fil des progrès de votre humain, variez les plaisirs et les situations pour ne pas émousser son intérêt. Par exemple, l'haltère en caoutchouc qui couine à 115 décibels ne le fera probablement pas réagir en pleine journée ; mais à trois heures du matin, le succès est garanti ! Vous verrez comme votre humain sera heureux d'avoir offert une réponse tonique et immédiate !
Votre humain y gagnera d'excellentes capacités de connexion et de concentration, mais aussi de l'explosivité, et la capacité de switcher du "off" (léthargie liée au sommeil ou aux consoles de jeu) au "on" (tous sens en éveil, oreilles frémissantes, muscles bandés). En bref : vous vous forgez un humain aware. Le mien est tellement aware, qu'il bondit parfois sur ses pieds en pépiant à pleins poumons parce qu'il a perçu une modification anormale dans la qualité du silence. Vigilance, attention, connexion au chien poussées à l'extrême par des mois d'entraînement. Mon Super-Humain ! Et vous, qu'attendez-vous pour entraîner le vôtre ?
Nous vous souhaitons beaucoup de plaisir avec votre humain !
Fast,
Educateur humain
(avec l'aimable collaboration de Mugen, instructrice certifiée en discrimination auditive et awareness)