lundi 26 novembre 2018

Prince Papaya Big Bang dit Paï-Paï




Parti à la dérive si tranquillement que c'est imperceptible.

La corde a glissé sous la surface silencieuse. Hors d'atteinte.

On s'éloigne du rivage tout doucement, paisiblement, au fil des flots, sans un bruit.

Etendu sur le dos au fond du canot, on sourit aux étoiles qui trouent le ciel noir.

Bien sûrs, toi et moi, qu'on ne reviendra pas.

dimanche 11 novembre 2018

RC : L'Odysseille



Depuis mon dernier article, Nawak a eu un an, son CAESC, une remarquable progression dans divers domaines, elle a fait une quantité de trucs mignons, de trous dans le jardin, et s'est avérée une exceptionnelle partenaire pour ma reprise sportive. De mon côté, je me suis aperçue que je devais changer un peu la façon dont je raconte ici ses exploits en sports canins. Je vais donc passer à un type d'articles un petit peu différents, sur un rythme de publication mensuel, toujours.

Avant ça, et histoire de faire la transition après 2 mois sans nouvelles, je vous propose une petite revue 100% running contacts. Un petit tour d'horizon de ce qu'on a fait là-dessus en septembre/octobre.

Pour le début de familiarisation avec le tapis, je vous renvoie à l'article des 11 mois.

Les tricks qui aident le mieux pour l'apprentissage du RC  : les différents type de cavalettis, le recul sur tous types de terrains et de dénivelés (y compris des planches étroites inclinées, bien sûr), le levé de pattes arrières en isolation (apprendre au chien à lever une seule de ses pattes arrières - à pratiquer des 2 côtés), le pivot sur les pattes avant et ses dérivés (marche au pied et slalom en marche arrière). Ca fait pas rêver, je sais. Mais réellement, ça représente une énorme part du boulot. Un chien qui arrive avec déjà tous ces prérequis, c'est tellement plus facile qu'il n'y a aucune comparaison possible. D'ailleurs, la classe en ligne était remarquablement instructive à ce niveau-là : rien qu'en voyant la rapidité d'apprentissage et la précision dans l'exécution, on peut deviner sans se tromper si le chien bosse les tricks à côté ou pas, c'est assez dingue.

On a déjà parlé du bend work, je n'y reviens pas.

Après, on a commencé à apprendre à Nawak à courir sur le tapis en ligne droite, ce qui deviendra plus tard : des sorties de passerelle en ligne droite. Il a fallu s'équiper d'une saloperie de tapis qui fait ding dong quand on passe dessus, et bricoler un sophistiqué et complexe système pour éviter qu'elle ne se tue en s'en servant comme planche de surf, car non contente d'être bruyante et agaçante au plus haut point, cette espèce de merdasse de tapis glisse encore plus facilement que Papa dans Maman.











Vous remarquez l'habile plan d'entraînement consistant à ajouter la vitesse et les difficultés de façon graduelle. Notez également le dévouement de l'assistant et la qualité de sa tessiture lorsqu'il hurle "JACKPOT", créant un climat euphorique et chaleureux propice à la réussite !

Je n'ai pas de film du travail de longue haleine mené pour inciter Nawak à : 
- s'éloigner de mes jambes de plus de 2 mètres
- courir un petit peu
- courir un petit peu plus
- courir encore un tout petit peu
- trouver que courir est assez drôle
- réclamer à courir
- faire la gueule quand elle ne peut pas courir
- hurler à la mort et déchiqueter sa laisse quand elle ne peut pas courir.

Faut dire, vu que ça n'a pris que 6 mois,  j'ai été prise au dépourvu, forcément. Elle apprend tellement vite, cette MiniWak.

Globalement, pour cet apprentissage, j'ai beaucoup utilisé
- Mugen : parce que c'est la meilleure, et que j'avais pas bien le choix de toutes façons, vu que Nawak a eu peur de tout autre chien pendant un bout de temps.
- les balles : l'enfance de l'art. Il a suffi de 2 mois de shaping quotidien pour qu'elle accepte éventuellement parfois dans certains contextes de jouer à la balle ailleurs que dans le jardin. (non mais allez, sérieusement, une fois qu'elle a été déclenchée là-dessus, les balles ont carrément aidé).
- les tics quand j'ai pu l'envoyer d'un peu loin et me barrer dans l'autre sens pendant qu'elle tiquait. Elle était vraiment fan de jouer au gendarme et au voleur avec moi, surtout la partie de l'arrestation où elle bondit pour se pendre au T Shirt du voleur de tout son poids.
- un jouet en peau de lapin (beuhah, oui, je sais, beuhah) au bout d'une ficelle, qu'elle pourchasse avec énergie pendant que je m'entortille les jambes dans la ficelle en pleine course-poursuite.

Du coup, c'est cool, elle sait à peu près courir, et j'en profite vachement maintenant que je suis rentrée de la clinique de repos et que je me suis rachetée une garde-robe.


Mais revenons à notre apprentissage du running contact.

Nawak savait déjà faire des demi tours et des lignes droites sur le tapis. Il nous fallait ajouter les virages, à des angles variés.










Nous avons sué sang et eau pour ajouter mon mouvement qui la distrayait trop, de la distance parce que ça l'excitait, et nous avons dû carrément enlever la balle du tableau, sans quoi la situation devenait incontrôlable. Mais nous avons "succédé éventuellement" comme on dit dans les classes en ligne en anglais, notre prof confirmant que "ça semblait génial à ses yeux actuellement". Notez le fidèle assistant, toujours, qui ponctue les séances de tonitruants "JACKPOT !" et même parfois d'un fiévreux "DONNE TOUT" quand vraiment c'est tellement bien qu'il se laisse emporter par la liesse.


Et puis, là, le drame : la prof me dit "super compréhension, super style, prépare la planche".

... KEUAAAAH ? Ah nan mais attendez, mais en fait va falloir monter sur des planches et tout ? Mais nan mais nous on venait apprendre le running contact hein, pas faire des trucs dangereux et bizarres impliquant des planches ? ...

... et là, ça s'est corsé. Vraiment. Là, on est entrées dans le vif du sujet, dans le technique, dans le difficile, dans la peur, le doute, la fatigue et les crampes.

Il a fallu ramener 2 planches de 4 m de long chez nous, les scier, les poncer, les traiter, les sabler et les peindre. Ensuite, il a encore fallu trouver un système d'assemblage simple et pas dangereux, et puis trouver comment les installer et les caler dans ce minuscule champ de bosses qu'on appelle pompeusement "notre jardin". C'est là qu'on sait. Si on est un vrai agilitiste ou pas. Si on a le mental et les nerfs. J'aurais pu craquer plus d'une fois. Heureusement, j'ai pu compter sur le fidèle beau-frère puis sur le fidèle assistant sus-mentionné pour m'assister dans l'épreuve.
Merci, les gars, merci. 

Ceci fait, j'ai pu m'accorder un petit break salutaire. J'avais besoin de légèreté, de facilité. Alors je me suis contentée d'apprendre à Nawak à "faire sa zone" comme on dit, au bout des planches. D'abord avec une seule :





Alors, là, réellement, c'était tellement facile que ça m'a fait flipper. Notamment parce que c'est le moment où on a perdu la moitié de la classe. On avait un chien sur deux qui n'y comprenait plus rien une fois que le tapis était sur la planche, et on se disait des trucs comme "don't give up, you can do it" et qu'on se serrerait toujours les coudes et qu'on y arriverait ensemble. De notre côté, avec Nawak, on est passées à trav', et on a pu installer la 2eme planche presque tout de suite.












Et bon, ça a été bien, tout pareil, sauf quand j'ai tenté de faire des approches hyper courtes, parce que là, sur 2 planches, ça ne lui permettait pas d'atteindre une vitesse suffisante pour marquer la zone en extension ; ça nécessiterait des schémas de physique mécanique et d'algèbre de vous expliquer pourquoi, donc je ne le ferai pas. C'est bien trop chiant. J'ai juste zappé cet exo, une fois qu'elle a eu compris comment bien prendre l'entrée, vu que, de toutes façons, sur 3 planches elle a assez de place pour atteindre sa vitesse de croisière et des foulées de longueur décente, au moment où elle doit marquer la zone.


Et puis, là, est arrivé le moment terrible, le moment à la fois tant attendu et tant redouté, où Silvia a dit : "Super ! Moment de l'essayer sur une vraie passerelle !".

Mais ça, vous le verrez le 1er décembre. Quand je vous raconterai tout ce qu'on a fait au mois de novembre. Je vous laisse avec 2 teasings.

Number 1 : on va participer à notre premier stage de flyball en région parisienne, avec notre merveilleuse monitrice, et ça promet d'etre génial.

Number 2 : comme je le disais en ouverture, je vais désormais montrer tout un tas d'autres trucs, des trucs comme ça, par exemple, parce que nous participons très bientôt à notre 1er concours de dog dance :



Ah oui, parce que (et ça je ne l'ai pas dit) : elle a eu son CAESC avec 229/230 pts, elle a perdu un point parce qu'elle trouvait beaucoup plus sympa de continuer à marcher au pied avec moi plutot que de faire la fête à la dame au point du parcours prévu à cet effet. Logique. Je me tâte à lui apprendre à faire la fête à des inconnus sur commande. Cette chienne est bien trop contente de marcher au pied. C'est louche.



Toutefois, le jury l'a qualifiée de chienne extraordinaire et je suis bien de leur avis. On se revoit début décembre pour la suite extraordinaires des aventures extraordinaires de l'extarordinaire MiniWak.