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samedi 27 janvier 2018
Journal des Réussites, samedi 27 janvier
Aujourd'hui
- matin : au club canin. Fast parcours grade 1 + 2 ateliers grade 2. Ras, parfait. Quelle joie, quel énorme plaisir de refaire de l'agility avec Fast.
Nawak : 2e jour de l'opération "calme en cage". Dans le kennel dans la voiture, elle connait le kennel mais nouvel emplacement dans la voiture d'ou elle me voit difficilement. Taux de renforcement hyper élevé au début et puis finalement, baisse assez vite. Au club, fait la connaissance de F. et S., de leur fille de 2 ans et de leurs chiens. Très grosse frayeur quand les chiens lui courent après. Nawak revient bien au rappel et s'apaise vite dans les bras. Travaille ensuite très facilement sur le terrain en présence des 2 chiens qui bougent bcp et surtout aboient bcp. Excellent ! Il ne faut pas qu'elle se mette à avoir vraiment peur, mais actuellement, elle n'a aucune inquiétude à travailler en présence voire au contact de chiens inconnus. Et toujours exc concentration, exc rappel, exc focalisation en toutes circonstances.
J'ai une chance énorme.
A voir pour la suite avec l'aide des copains contactés hier.
Moment seule en kennel dans la voiture quand je passe Fast. Ration dans Kong. Je n'entends vocaliser à aucun moment ! Trop bien.
Retour ok, encore plus calme qu'à l'aller.
- après-midi : entrainement collectif de canicross au club avec Metis.
Très très contente de revoir Ghislaine.
Metis magnifique, un vrai rêve. Toujours en train de tracter mais allure régulière. Juste géniale.
Moi j'ai perdu niveau cardio mais pourrait etre tellement pire... Prévoir environ 1 mois sans cardio (éventuellement step ou zumba sur CoachClub ?) + au moins 2 mois avant de reprendre à un rythme régulier.
Run 20 min.
Séance de renfo en cote sans chien 20 min. Une cata. J'ai tjs de bons abdos mais plus rien dans les jambes et les fessiers. Ce soir j'ai des courbatures !
Nouveau run avec chien 20 min, pour ça, ça se passe bcp mieux même si je marche dans les cotes. Metis m'insuffle une énergie de dingue ! Le cardio n'est pas trop mauvais.
Il n'est pas temps de travailler ça. Ne pas s'éparpiller. Prioriser.
- soir : travail du calme en cage à la maison pour Nawak. Bonne séance mais pas aussi bien qu'hier malgré tout. Guillaume me fait remarquer plus la journée a été chargée émotionnellement, plus c'est dur pour Nawak le soir. C'est un bébé. Attention, en début de séance, machinalement, je renforce à la main ce qui ne l'aide pas du tout à être calme ! Se met même à gémir un peu. Nettement plus indifférente ensuite quand ma main n'entre pas en jeu. ATTENTION à ce genre de détails !
Idées
- ne pas se focaliser sur une seule personne pas très sympa quand on en voit 25 adorables dans la journée !
- et même je devrais rédiger un article sur l'aide, l'attention, la gentillesse dont mes chiens et moi avons fait l'objet ces derniers temps : les amis venus nous visiter, en particulier le séjour de M. et tout ce qu'il a apporté, le soutien par rapport à Fast "le vieux chien qui ne sert à rien", l'écoute et l'attention de P. et Y. et V. et aussi toutes les propositions d'aide par rapport à Nawak. Les discussions autour de l'agility aussi. Mes parents. Mon patron. Mes collègues. Les copains et copines des assos aussi ! Toute la gentillesse et l'amitié qui m'entourent. Guillaume. Ca c'est important. Une ou 2 personnes malheureuses et méchantes, qui n'arrivent pas à s'épanouir dans la vie, ça ça ne compte pas. Je dois le mettre dans le blog ! Souvenir heureux très important à préserver !
mercredi 1 novembre 2017
Courir à 5 - Semaine 8 - L'exploit
Aujourd'hui, les petits chiens sont fiers comme des paons ! Eh oui, parce que, pour la première fois de sa vie (étant donné que l'épreuve d'endurance au bac ne dure que 20 minutes), Guillaume a couru, sans s'arrêter, sans marcher, et à un rythme tout à fait honorable de 8 km/h, pendant 30 minutes !
C'est vraiment top, quand on pense qu'il y a deux mois, l'objectif était de tenir le rythme 3 min marche / 3 min course pendant une heure. Certes, la progression pourrait être plus rapide, mais notre objectif est aussi et surtout de ne pas perdre la "vitesse" et le plaisir. Personnellement, je ne trouve pas ça très intéressant, en particulier pour un agilitiste, de faire des longues à 5 km/h. De même, je ne souhaite pas faire le forcing au bout de seulement 2 mois sur des "vraies" longues de 15 bornes, véritables repoussoirs pour un débutant...
Nous arrivons à un moment super intéressant : celui où chacun de nous commence vraiment à trouver son champ de compétences. Quand il faut courir à vive allure pendant 120 secondes, je ne suis vraiment pas à la fête, alors que Guillaume arrive encore à parler pendant la 4e session... Inversement, je n'ai aucun souci à enquiller les kilomètres pendant 2 h quand je suis calée à mon allure de croisière, alors que Guillaume a du mal pour l'instant à maintenir l'effort sur la durée.
Depuis notre rencontre, les occasions de jouer ainsi de nos différences pour nous entraider et "gagner du terrain" dans la vie n'ont pas manqué, et c'est un exercice dans lequel nous excellons. Je suppose que c'est ça, l'esprit d'équipe. En tous cas, une fois de plus, c'est une belle expérience vécue ensemble. Je suis curieuse de voir jusqu'où nous pouvons aller.
Mention spéciale aux petits chiens, formidables, comme d'habitude. Ils courent souvent devant nous, mais ils s'arrêtent net s'ils voient un autre chien ou un promeneur au détour d'un virage, et se tournent vers nous avec un bel ensemble (c'est assez joli à 3 chiens !), pressés de se livrer à leur jeu préféré : se tirer la bourre quand on les rappelle. C'est très confortable car nous n'avons pas besoin de scanner l'environnement, ils s'occupent de nous signaler les autres usagers des chemins avant même que nous puissions les voir. Bon, on court dans des coins à peu près vides de présence humaine, en général, mais les jours fériés comme aujourd'hui, il y a souvent au moins un autre courageux accompagné d'un chien.
Notre bel esprit sportif a quand même pris un coup dans l'aile sur le chemin du retour. Sujet du débat : sachant qu'elles contiennent du persil, peut-on considérer que des ravioles de Romans au fromage représentent une portion de légumes ? ... Oui, bon. Y a peut-être un peu de laisser-aller sur le contenu des assiettes, en ce moment !
lundi 30 octobre 2017
Courir à 5 - Semaine 8 - Dans l'enfer du changement d'heure
Les loups garous de l'espace qui viennent la nuit dévorer les petits enfants, avec leurs zoulis harnais réfléchissants pour que Popa et Moman ne les perdent pas dans les bois
Eh bien voilà, ça devait arriver : on a changé d'heure. La tuile. Nous devons désormais nous motiver pour quitter la maison par nuit noire et se farcir la frontale dès le début de la séance.
Au programme aujourd'hui : fractionné 4 min marche rapide / 2 min course rapide * 5 séries. Ceux qui suivent me diront : "han mais c'est beaucoup plus facile que la semaine dernière !" Si seulement... En fait, c'est vraiment pas évident pour le corps d'encaisser des changements de rythme aussi importants sans phases de transition.
Dès la première série, je morfle. Je déteste courir vite, je n'aime vraiment pas ce genre de séances, mais je sais qu'il faut en passer par là. Et puis, je ne peux pas perdre la face devant Guillaume et saloper deux mois d'efforts ! Alors je m'accroche.
Poumons en feu - mes expirations qui répondent aux siennes - nos corps fument, ils fait 5° au bord de l'eau - respire, respire - martèle, martèle - lève les genoux plus haut, amortis, rebondis quand t'atterris - gaffe aux ornières - le froid serre la tête comme un étau de métal - garde le rythme - c'est bon tu vas pas vomir - Fast galope, ça va s'il galope, faut pas qu'il trotte, si les chiens trottent c'est que je vais trop lentement - je siffle à l'inspi je rauque à l'expi - c'est juste deux parcours d'agility d'affilée, rien que ça, fais tes deux parcours sans t'arrêter MAIS M**** OU SONT CES P****** DE S********* DE ZONES A LA C** BIPBIP BIPBIP BIPBIP _________________________________Ouf.
A la dernière série j'ai entendu Guillaume qui m'encourageait, qui disait que je pouvais le faire. Et c'était vrai : on l'a fait.
La prochaine séance, c'est la "vraie" longue, celle qui t'inquiète, la "40 minutes sans s'arrêter". Et je serai là pour te dire que tu peux le faire. Parce que je peux aller vite pour toi, que tu peux aller loin pour moi.
Parce que nous sommes nos meilleurs atouts. Parce que, si nous sommes les seuls à y croire, nous sommes aussi les seuls à compter. Parce que je préfère courir pour toi que contre eux.
mercredi 18 octobre 2017
Courir semaine 6
Une fois n'est pas coutume, c'est Guillaume qui a fabriqué le souvenir ce soir.
Pas grand chose à ajouter par rapport à la semaine 5 puisque nous sommes restés sur le même programme : 4/6/2 x 3 en fractionnée, 2/6 x 7 en longue.
Petite nouveauté toutefois : lundi, Guillaume, n'ayant vraisemblablement pas apprécié la référence à LOR du dernier billet, s'est tourné vers moi au cours du dernier run rapide, avec un "et si on passait la seconde ?" (alors qu'on commençait vraiment à en ch*er comme pas possible, purée mais qu'est ce que je suis nulle pour courir vite), et en effet il a passé la seconde en me laissant sur le carreau :) La charge héroïque a été de courte durée, mais spectaculaire :)
C'est plutôt cool, non ?
Donc ce soir, il a passé la moitié de la longue à me dire que c'était 'achement dur, tout ça tout ça... Et il m'a refait le même coup au dernier run. Bon, je pense quand même qu'à un moment donné, je vais devoir me résoudre à augmenter le niveau de difficulté, histoire de conserver un peu d'autorité sur le Padawan !
Sinon, les petits chiens vont super bien, et je me félicite de ces balades rythmées, particulièrement pour nos deux loulous de huit ans, qui gardent des corps et des coeurs de jeunes loups !
samedi 14 octobre 2017
CR courir à cinq - Semaine 5
Quelques mots à l'issue de la semaine 5 de nos sorties à 5.
Les sorties longues se passent hyper bien je trouve, mais nous allons encore rester un peu à ce pallier, histoire d'acquérir plus d'aisance.
Les sorties de fractionné sont moins simples pour nous les humains, mais elles sont plébiscitées par les chiens, qui apprécient particulièrement les moments où on court vite - immanquablement, ça les excite, les adultes partent au galop avec les oreilles plaquées en arrière, et Mugen se cherche une victime à harceler en grognant pour de faux.
Nous sommes restés sur le 4/6/2 de la semaine dernière. Bien que nous ne soyons pas encore parvenus à ajouter une quatrième série, l'ambiance démontre des progrès indéniables : nous sommes passés d'une atmosphère studieuse et concentrée à un gros bordel où on se tape la bourre pendant les sprints, et où on se raconte des blagues le reste du temps. P****n mais qu'est ce qu'il court vite Guillaume en fait ! enfin je l'avais prédit... Heureusement pour moi, il tient pas longtemps...pour l'instant. (Et là, j'entends Gimli : "nous, les nains, nous sommes des spRRinteRRs, imbattables sur les couRRtes distances").
Donc, bon, pas encore de quatrième série, mais quand on a assez de souffle pour la déconne, a priori c'est qu'on ne souffre pas trop.
Mieux : je me suis tapé des petites envies de gerber à la fin de chaque série. Ca faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé, et ça m'a bien fait plaisir. Je pense que tous les gens qui courent, même rien qu'un peu, voient ce que je veux dire. Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce bonheur : en fait, quand on pousse vraiment un effort cardio-respiratoire, ça colle plus ou moins la gerbe. Au départ, ça m'angoissait, et puis j'ai rapidement appris à apprécier cette sensation passagère comme un indicateur de la qualité de l'effort engagé.
Ce serait bien que j'écrive un truc un jour sur tout ce que courir m'a apporté : en termes de confiance en mes capacités physiques bien sûr ; mais aussi en termes d'aisance vis-à-vis des sensations. C'est quand même cool de pouvoir mettre à distance des trucs comme l'envie de vomir, les points de côté, les douleurs musculaires, la faim, et de pouvoir se dire : "Hum, intéressant, toutes ces informations. Merci, corps, d'attirer mon attention là-dessus. Nous allons y remédier". Au lieu de : "Au secours au secours AU SECOURS JE VAIS MOURIR je vais mourir je vais MOURIIIIIIIR". C'est transposable ensuite à des tas (j'insiste : des tas) de situations du quotidien, et je vous assure que, vraiment, ça aide à mieux vivre. Si si. Pensez-y avant de vous moquer des bizarres comme moi qui trouvent plaisant de courir (alors même que personne ne les poursuit) et qui sont heureux quand ça leur colle la nausée par-dessus le marché.
jeudi 5 octobre 2017
Carton plein !!!
J'écris un mot sur la séance d'hier car ça le mérite. Carton plein pour la team Colas, je suis heureuse !!!
Donc déjà, niveau "performance" (hum, le mot n'est sans doute pas le plus adapté mais je n'en vois pas d'autres) : top. Il y a pile poil deux semaines (je vous rassure on a couru entre-temps, on élève très graduellement le niveau de difficulté), Guillaume faisait sa première "longue", si vous vous rappelez, consistant en 3 min marche / 3 min course, pendant une heure. Eh bien, hier, on a fait 2 min marche / 6 min course x 7, soit 42 min de course au total sur la sortie ! Lors des dernières séries, les temps de récup' semblaient de plus en plus courts, mais... on est allés au bout ! Je suis d'autant plus satisfaite que je n'étais pas certaine que c'était déjà possible. Enfin, ça me semblait accessible, vu comme s'étaient passées les dernières sorties. Mais j'ai essayé "pour voir" sans certitude que ça passerait... Quelle fierté !
Par contre, on va quand même rester un bout de temps là-dessus. Histoire de consolider ! La progression jusqu'à présent a été constante et rapide, tellement que ça me fait presque peur. Je ne veux pas forcer !
Et il nous est arrivé un truc super chouette en plus : on a vu une chevrette ensemble pour la première fois ! Ca m'arrive très souvent, presque à chaque fois, de croiser des animaux sauvages. Vu les endroits et les moments où je cours, c'est normal. Mais c'était la première fois que nous vivions ça ensemble. Et de façon plutôt insolite : la chevrette se tenait dans une trouée de la haie qui sépare le sentier d'un pré. Complètement à découvert. Nous sommes passés à un mètre d'elle, bouches bées, abasourdis qu'elle ne bouge pas. Elle avait l'air parfaitement vaillante, pourtant. Elle nous a regardés comme une vache regarde passer un train :) ! Elle a dû se dire que nous n'allions pas la voir, peut-être ? Fast, Metis et Mugen vaquaient à leurs occupations sur le chemin, ils n'ont même pas plissé le nez...à un mètre...
Guillaume m'a glissé : "nos chiens, c'est VRAIMENT pas des chasseurs". Ca, c'est sûr, mais ce n'est pas moi qui irait m'en plaindre ! Leur total manque d'intérêt pour le gibier nous permet quand même une sérénité incroyable. Alors, bien sûr, si ça leur démarre juste devant le nez, ils vont suivre. Sur cinquante mètres. Enfin, sauf Mugen, quoi. Elle doit toujours nous avoir en visuel, donc elle ne suivra que dans un champ, éventuellement, jamais en montagne ou dans les bois. Pour ça, ils sont reposants.
Je dois quand même à la vérité d'avouer que Fast fait de la prédation. Sexuelle. Heureusement, limitée à un certain type de chiennes. Il les aime de petite taille, le plus âgées possible, de préférence dotées d'une forte pilosité et d'une haleine très chargée (le mauvais caractère est un plus indéniable). Il se dégote comme ça des petites fiancées, toujours un vrai délice pour les sens. Par chance, ce genre de spécimen ne court pas les rues, on dirait que leurs heureux propriétaires les cachent (de peur des vols, certainement). Fast n'est donc pas trop soumis à la tentation.
Bref : une bonne sortie. C'est amusant de penser qu'au départ, je me suis mise à courir pour "être bonne en agility". Et j'ai couru de plus en plus, et j'ai même presque arrêté l'agility, pour vivre des moments comme ça, finalement.
mardi 3 octobre 2017
Débuts de fractionné
La sortie d'hier est la première où l'on a vraiment mis en place du fractionné, de la façon suivante :
4 minutes marche
6 minutes course modérée
2 minutes course rapide
Le tout 3 fois de suite... Quand on parviendra à ajouter une 4eme série, on verra à passer au niveau supérieur.
Cerise sur le gâteau, je n'ai plus du tout de souci de genou depuis cette sortie. Le syndrôme rotulien me jouait des tours depuis quelques semaines, comme à chaque changement d'intensité dans l'entraînement. Il faut dire que je n'ai pas été hyper maligne, puisque j'ai complètement zappé la PPG, ce que je paie toujours par un déséquilibre musculaire passager... Heureusement, aujourd'hui, tout est parfait : pas de douleurs, pas d'épanchements de synovie, ça fait du bien.
"Si tu m'enlèves mon coeur, moi je respire encore" : merci Guillaume Fast Metis Mugen.
mercredi 25 janvier 2017
Du bon usage des jouets pour humains
L'appareil photo : un jouet d'apaisement très répandu. A n'autoriser à votre humain qu'une fois le travail terminé, pour un moment de retour au calme avant de reprendre le volant.
Aujourd'hui, amis chiens, j'aimerais vous parler d'un sujet qui a déjà fait couler beaucoup d'encre : les jouets pour humains. Sont-ils utiles, nécessaires, indispensables...néfastes ? Comment les utiliser à bon escient ? Petit tour d'horizon.
D'abord, quelques explications techniques qui vous permettront de comprendre pourquoi, à mon sens, les jouets sont indispensables aux humains. Anatomiquement, les êtres humains ne sont pas du tout construits comme nous. Leurs mâchoires sont dramatiquement atrophiées, ils n'ont pour ainsi dire pas de bouche ; un orifice mou situé dans le bas de la face leur en tient lieu, et leur permet tout au plus d'aspirer leur nourriture, de gazouiller et de se livrer à du grooming social (les insupportables et dégoûtants "bisous", une manie sacrément difficile à leur ôter, d'ailleurs).
Alors, me direz-vous, comment les humains peuvent-ils découvrir et explorer le monde qui les entoure, transporter des objets, jouer, sans gueule ? Eh bien, ils font tout ça avec leurs mains, situées au bout de leurs fragiles et flexibles membres supérieurs. Observez par exemple comme ils s'en servent ingénieusement pour parvenir à tugger, malgré leur cruelle absence d'atouts pour ce jeu. De même, vous les verrez systématiquement manipuler habilement leur nourriture avant de l'ingérer, palliant la mollesse de leurs mâchoires. Ils sont programmés dès la naissance pour se servir de leurs mains. Les en empêcher me semble non seulement cruel, mais surtout voué à l'échec ! Vous n'empêcheriez pas un chien de se servir de sa gueule, tout de même ? Eh bien c'est la même chose.
Et puis, avouons que cette disposition naturelle nous arrange, bien souvent : essayez donc de rajouter de l'huile à une gamelle, de masser la base des oreilles ou de lancer un frisbee sans mains. Bon. Vous voyez que l'idée, c'est surtout de canaliser cet atavisme pour l'employer à notre avantage !
Quelques précautions d'emploi s'imposent, toutefois.
Jouets d'excitation et protection de ressource
La manipulation de jouets a naturellement une action apaisante dans la majorité des cas. Cependant, j'attire votre attention sur les jouets d'excitation : manettes, claviers, volants de jeu vidéo ou de voitures. Ils suscitent très vite de fortes addictions, avec à la clé des désagréments allant du défaut d'obéissance (vous avez tous expérimenté la fameuse "cécité sélective" de l'humain rivé à son écran, qui fait mine de ne pas avoir repéré vos signaux !) à la très ennuyeuse protection de ressources. Quand votre humain commence à s'approprier les sièges et canapés et à les surinvestir comme terrains de jeu, il est presque déjà trop tard.
Dans la même veine, méfiance avec les voitures. Ce type de jouet d'excitation, très utile par ailleurs pour vous emmener dans des lieux de balade palpitants ou au club canin, provoque fréquemment des bagarres entre humains, y compris de la même famille et cohabitant parfaitement en temps normal. Ainsi (et malgré la mise à disposition d'une voiture à chacun !), je me vois souvent obligé d'intervenir dans des conflits autour des voitures, alors que nos humains de compagnie sont de grands amis qui s'adorent, au point de partager le même lit, de manger en se regardant dans les yeux, et de s'échanger les autres jouets d'excitation sans problème ! Mais, les voitures...pour mon pépère, c'est encore compliqué à partager ! Je ne désespère pas de faire de mon grand garçon un humain civilisé un jour ;)
Jouets d'apaisement et lenteurs dans l'exécution des commandes
J'en parlais brièvement au paragraphe précédent : le problème de l'humain qui, soudainement, ne vous voit plus et ne vous entend plus dès qu'il a son gadget dans les mains. Là, il y a plusieurs écoles : certains se montrent sans pitié (et emploient des méthodes un peu datées, permettez-moi de le dire). Une tête posée sur les genoux, ou une patte sur le bras, non obéies rapidement, se voient sanctionnées par un chat machouillé/un coussin sur la pelouse/une poubelle dépiautée. Pour ma part, j'opte pour la méthode douce, et je prends mes humains par les sentiments : haleter, tourner en rond d'un air perdu, faire les cent pas...tout cela suffit amplement à obtenir leur attention pleine et entière. N'oubliez pas : leur vie entière tourne autour de vous, ils vous adorent, n'hésitez pas à en jouer. Montrez-leur votre inconfort, ils ne demanderont qu'à coopérer.
Autre cas de figure, auquel j'ai été beaucoup confronté avec mon humaine (le mâle, lui, aucun souci avec ça) : la dépendance aux jouets d'apaisement. Il est l'heure de la promenade, vous virez et voltez avec exubérance devant la porte depuis de longues minutes, mais votre humain est occupé à manipuler ses jouets, et fait mine d'ignorer vos commandes répétées. Tous les propriétaires d'humains sensibles, timides, anxieux, ont connu ça. Les préparatifs qui traînent. Voici un exemple d'équipement nécessaire à certains humains pour se sentir capable de vous promener une heure, de jour, sur terrain plat, et peu fréquenté :
- six longes et laisses de longueurs variées
- une balle en caoutchouc, une balle de tennis, un boudin, un tug en polaire, un tug en mouton retourné
- une ceinture munie de cinq poches à friandises contenant chacune un type de friandises différent
- un harnais d'éducation, un harnais de traction, un harnais de randonnée, un harnais de trapèze acrobatique
- trois clickers (actionnables à la main, au pied, à la langue)
- une lampe frontale + une lampe torche
- une carte IGN
- un appareil photo
- les basiques de votre garde-robe : juste une chabraque, un imper, une doudoune, des bottillons en cuir pleine fleur dessinés et assemblés à vos mensurations par le bourrellier du Puy du Fou
- une gamelle pliante "gain de place" (et un bidon d'eau de 5 L pour pouvoir la remplir)
Avant toute chose : ne vous énervez pas. Voyez les choses de son point de vue d'humain. Ces jouets lui procurent apaisement et réassurance. Votre humain en a besoin, pour le moment, acceptez-le. Toute méthode coercitive visant à le priver de ses jouets pour les sorties est à bannir ! On ne brime pas un humain inquiet ou apeuré. Je réprouve fortement l'"astuce" consistant à simuler un besoin pressant pour l'obliger à vous sortir en catastrophe, en laissant derrière lui son paquetage : c'est de la maltraitance !
Mais vous allez travailler à le faire progresser, ne vous en faites pas ! Personnellement, j'emploie deux techniques qui ont fait leurs preuves.
La première : faire appel à son intelligence en lui prouvant qu'il n'a pas opté pour la bonne stratégie. Les humains comprennent très vite. Quand il aura dû piquer un sprint sur 100 mètres pour vous empêcher de : vous rouler dans une bouse/vous chamailler avec le chien tout là-bas qu'on ne voyait pas parce qu'il y avait un arbre/sauter tout dégoûtant sur des CE2 en classe verte qui trouvent ça bien drôle ; quand il aura dû plonger dans un canal ou un trou d'eau moisie pour vous repêcher ; le tout avec 45 kg d'accessoires "indispensables" sur le dos, il commencera à considérer ses jouets comme un lest variablement utile, et réfléchira à deux fois avant de récidiver. Croyez-en mon expérience.
Deuxième technique, que j'affectionne particulièrement : mettez-le à la course. Je sais, c'est hyper controversé dans le milieu des sports humains. Suivre un chien qui court, pour un humain bipède avec pas de muscles et un centre de gravité très élevé, c'est extrême, je suis d'accord. Cela dit, ils adorent ça, ça leur fait sécréter des endorphines, du coup ils deviennent euphoriques et en oublient tout le reste. Ma petite femelle est le modèle de l'humain inquiet, qui trimballe des tonnes de jouets partout. Eh bien, devinez quoi ? quand on sort courir, elle emmène deux laisses pour trois chiens ("parce qu'il y a deux mousquetons sur la laisse trois points, alors ça va") et même pas d'eau ("zauront qu'à casser la glace pour boire"). Incroyable.
Jouets de musculation : si vous avez la chance qu'il s'y intéresse, ne passez pas à côté
Autre avantage que je vois à leur faire pratiquer la course à pieds : le monde merveilleux des jouets de musculation s'ouvre à vous. De formes et de matières variées, très ludiques et stimulants, ils occuperont votre humain tranquillement à la maison. Point positif majeur de ces jouets : ils sont très peu addictifs pour la majorité des humains, et ne présentent donc pas les risques d'appropriation liés aux jouets d'excitation. Ma femelle en est dingue et en enterre toute une collection dans le placard de l'entrée. Elle en laisse régulièrement traîner, elle parade presque quotidiennement avec sous le nez de son mâle : eh bien, croyez-le ou pas, jamais notre humain (pourtant extrêmement joueur) n'a fait mine de s'y intéresser !
Vous l'aurez compris : en toutes choses de la modération. Ils ont besoin de jouets, nos humains chéris, d'accord. Mais pas n'importe quand, ni n'importe comment. Amusez-vous bien avec vos humains et leurs jouets !
Fast, éducateur humain
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