mercredi 4 octobre 2017

Parfois au clair de lune



Hier soir, l'ambiance de la sortie était assez particulière : pour la première fois depuis des jours, un ciel absolument dégagé, et la lune phosphorescente. Quelque chose dans l'atmosphère, peut-être  ?

C'était la nuit. Les flaques et les étangs semblaient d'étain. Entre deux couverts de haies, nous traversions les champs baignés de lumière où les petits chiens couraient sans bruit, aussi légers que leurs ombres. Nos silhouettes se découpaient toutes nettes sur le chemin, projetées devant nous, comme taillées au couteau.

J'ai voulu prendre une photo car l'instant était rare. Guillaume a ri, a raillé. Tu ne comprends toujours pas comment ça fonctionne. Les photos c'est scientifique, c'est comme les ombres, ça a besoin de lumière pour exister. Les photos tu ne peux pas les tricher. Il y a des instants que tu ne peux pas capturer. Il faut juste être là.

Je commence à comprendre, mais j'essaierai encore, parce que j'ai trop besoin d'essayer. Le temps file, il coule entre mes doigts comme la lumière capricieuse, assez dense pour me parer d'ombre, trop insaisissable pour être fixé sur pellicule.

Alors, pour me souvenir, il reste les mots. Les émotions meurent, comme les papillons, quand on les fige pour les épingler. Peut-être vaut-il mieux les garder vives. Renoncer à vouloir s'en saisir, accepter la peinture imparfaite et lointaine des mots malhabiles, qui les laisse libres.

J'essaierai encore. J'écrirai encore.



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