Les loups garous de l'espace qui viennent la nuit dévorer les petits enfants, avec leurs zoulis harnais réfléchissants pour que Popa et Moman ne les perdent pas dans les bois
Eh bien voilà, ça devait arriver : on a changé d'heure. La tuile. Nous devons désormais nous motiver pour quitter la maison par nuit noire et se farcir la frontale dès le début de la séance.
Au programme aujourd'hui : fractionné 4 min marche rapide / 2 min course rapide * 5 séries. Ceux qui suivent me diront : "han mais c'est beaucoup plus facile que la semaine dernière !" Si seulement... En fait, c'est vraiment pas évident pour le corps d'encaisser des changements de rythme aussi importants sans phases de transition.
Dès la première série, je morfle. Je déteste courir vite, je n'aime vraiment pas ce genre de séances, mais je sais qu'il faut en passer par là. Et puis, je ne peux pas perdre la face devant Guillaume et saloper deux mois d'efforts ! Alors je m'accroche.
Poumons en feu - mes expirations qui répondent aux siennes - nos corps fument, ils fait 5° au bord de l'eau - respire, respire - martèle, martèle - lève les genoux plus haut, amortis, rebondis quand t'atterris - gaffe aux ornières - le froid serre la tête comme un étau de métal - garde le rythme - c'est bon tu vas pas vomir - Fast galope, ça va s'il galope, faut pas qu'il trotte, si les chiens trottent c'est que je vais trop lentement - je siffle à l'inspi je rauque à l'expi - c'est juste deux parcours d'agility d'affilée, rien que ça, fais tes deux parcours sans t'arrêter MAIS M**** OU SONT CES P****** DE S********* DE ZONES A LA C** BIPBIP BIPBIP BIPBIP _________________________________Ouf.
A la dernière série j'ai entendu Guillaume qui m'encourageait, qui disait que je pouvais le faire. Et c'était vrai : on l'a fait.
La prochaine séance, c'est la "vraie" longue, celle qui t'inquiète, la "40 minutes sans s'arrêter". Et je serai là pour te dire que tu peux le faire. Parce que je peux aller vite pour toi, que tu peux aller loin pour moi.
Parce que nous sommes nos meilleurs atouts. Parce que, si nous sommes les seuls à y croire, nous sommes aussi les seuls à compter. Parce que je préfère courir pour toi que contre eux.
Aujourd'hui, j'ai ramené Joker à la SPA pour une visite vétérinaire (vaccin et contrôle de sa patte). Tout va bien ! Il passe encore trois semaines à la maison pour consolider tout ça, donc vous avez encore le temps de venir le rencontrer s'il vous fait craquer : http://lisanimale.blogspot.fr/2017/10/bienvenue-joker.html?m=0
Je suis passée par la fourrière récupérer un magnifique petit bout de canari ramassé dans un commissariat (comme le précédent hamster nain passé chez moi en juin et adopté ensuite par Anna). Ce petit piaf a une grosse boule en-dessous de l'aile gauche, je n'arrive pas bien à déterminer si c'est attaché à son abdomen ou à sa cuisse, mais il va voir le vétérinaire spécialisé lundi matin.
Maintenant j'espère simplement qu'il ne s'agit pas d'un mâle, car il effectue sa quarantaine dans notre chambre et que ma chère moitié apprécie modérément les oiseaux (il n'en est que plus méritant d'accepter leur présence par pur sens du devoir), particulièrement s'ils font du bruit ; et les canaris mâles chantent très fort et très longtemps, surtout s'ils sont seuls, pour appeler les femelles. Nous verrons bien. Pour l'heure, ce petit piaf me semble en super forme et ne tient pas en place, sans pour autant se montrer bien farouche.
Je sais que ça peut paraître improbable, de s'occuper de tels cas, mais mon point de vue là-dessus est très simple : tout ceux que l'être humain a créés, ou sortis de leur état naturel, il doit veiller sur eux. Qu'il s'agisse de chiens, de chats, de canaris ou de serpents aux couleurs improbables. C'est un de nos jobs, en tant qu'êtres humains, de ne pas laisser tomber nos "créatures". Merci au Bazar des NAC de rendre ça possible.
Accessoirement, ça me permet aussi de ne pas tomber dans la tentation de l'auto-apitoiement ; quand j'ai l'impression que le sort s'acharne un peu trop, je me dis : "oh, ça pourrait être tellement pire ! Tu pourrais être un canari cancéreux dans une fourrière".
[Avertissement] Cet article raconte comment je nourris mes chiens, il ne délivre aucun conseil, ni marche à suivre ; de très bons sites et de très bons livres relatifs à la nutrition canine existent. A chacun de se documenter puis de définir ses priorités.
Cet après-midi, j'ai trouvé une des friandises les plus appréciées des petits chiens : des os de jambon. Ils ne peuvent pas en avoir souvent (c'est vraiment pas assez équilibré, et en plus bien trop salé, pour faire partie de leur nourriture de base) mais ils aiment d'autant plus ça !
Comme vous devez déjà le savoir, pour moi, la nourriture mais surtout la façon dont elle est distribuée, c'est un sujet fondamental. Quelle que soit l'espèce, j'emploie toujours, toujours, la nourriture comme un vecteur d'activité et d'occupation.
Et voici comment ça se passe dans le cas des petits chiens.
D'abord, il y a le cas particulier des chiots. Quand ils sont bébés, une bonne partie de leurs repas sert de récompense. Pendant plusieurs mois au moment de l'adolescence, Fast n'a mangé que des croquettes et des friandises du commerce dans ma main, au moment des rappels. Metis a "dépensé" de nombreux repas à apprendre à marcher au pied. Mugen avait de mini-séances de clicker à l'occasion de chaque repas.
Maintenant qu'ils sont grands et sages, ils reçoivent évidemment encore plein de bouffe pour toutes leurs belles actions, mais en proportions bien moindres ; ils reçoivent donc à manger deux fois par jour.
Le repas du matin est un repas d'aliments humides : os charnus fréquemment, ou bien muscles, plus rarement de la pâtée (maison ou industrielle). Il est distribué par le dernier humain qui quitte la maison le matin. L'horaire peut varier de 8 h à 11 h. Il a pour vocation d'occuper un moment les chiens quand nous nous absentons. A cet effet, nous donnons les aliments congelés de préférence, de façon à ce que les chiens les lèchent longuement, et s'il ne s'agit pas d'os, nous rendons l'aliment difficile d'accès, en l'insérant dans un os à moelle, dans une balle, dans un Kong... Nous avons des tas de jouets qui servent à ça, en voici quelques-uns :
De gauche à droite : pipolino (ne sert que pour des croquettes),. Des balles Everlasting à remplir de tout ce qu'on veut de mou et un Kong. Nous en avons différents modèles. On peut y mettre de la viande, de la pâtée, du fromage etc, et congeler pour que ça dure plus longtemps.
On a de la chance, on peut vraiment se faire plaisir : nos chiennes ne sont JAMAIS malades, de vraies autruches, rien ne peut les brasser. Fast est plus délicat, il doit éviter le pain, les viennoiseries, les chaussettes et les sous-vêtements, car bien qu'il en raffole, il les digère assez mal... Sans rire : il a besoin de croquettes sans céréales, et sinon il digère très bien les nombreux aliments que je mentionne dans cet article.
On conditionne les os charnus par sacs de trois, pratique le matin quand on est pressés
Au début, quand Mugen était petite, nous la séparions des adultes pour plus de sécurité. Les premiers repas de nourriture fraîche des trois ensemble ont eu lieu en notre présence. Vers l'âge de huit mois, elle a rejoint les adultes dans le garage pour y manger du frais durant nos absences du matin. Il n'y a pas de souci entre les petits chiens au sujet de la bouffe. Ils sont grands amis, communiquent très bien, leur lieu de nourrissage fait 50 m2, et est pourvu de plein d'emplacements confortables : ils ont de quoi éviter les conflits et nous n'avons jamais de problème à ce niveau-là.
Mugen trouve que Fast est venu s'installer trop près ; en plus, il est tourné vers elle et ça l'inquiète. Elle s'apprête à se déplacer pour s'installer plus loin. Parallèlement, c'est elle qui a choisi de se placer à quelques mètres de Max. Les chiens ne considèrent pas nos chats comme des compétiteurs. On n'assiste jamais à aucune dispute sur les ressources entre les deux espèces.
Quatre matinées par semaine, les chiens ont un humain avec eux à la maison. Le rituel est alors différent. L'humain qui reste avec eux leur donne à manger ce qu'il veut, où il veut et comme il veut.
Voilà pour le repas du matin, qui a vocation à ce que nos chiens lèchent, lèchent longuement, machouillent, car cela leur fait sécréter des endorphines. Ils s'endorment ensuite, repus et apaisés, jusqu'à notre retour.
Le repas du soir, constitué de croquettes, est distribué dans des gamelles, une par chien, sur la terrasse. Rien à raconter de particulier là-dessus, il ne sert pas trop à occuper les chiens, mais juste à les nourrir. Si : quand nous sommes arrivés dans cette maison, Fast a très mal accepté tous ces changements (domicile, horaires, lieux de balade, environnement) et il avait vraiment besoin de beaucoup, beaucoup d'occupations calmes et apaisantes. Pendant plusieurs mois, j'ai répandu leur repas de croquettes du soir dans la pelouse. Ils passaient une trentaine de minutes à le chercher et à le consommer. Progressivement, j'ai arrêté car Fast n'en avait plus besoin, et je suis revenu à un mode de distribution moins contraignant pour moi.
Cela dit, les chiens fouinent quand même dans le jardin à la recherche de fruits, quand c'est la saison. Mugen aime tellement ça qu'elle cueille parfois des figues sur les branches basses.
Je sais que ce que je fais peut faire dresser les cheveux sur la tête d'à peu près tout le monde : les procroquettes, les probarf, les végé, les tradis, ceux qui ont peur des os, ceux qui ont peur des bagarres entre chiens... Et, oui, je sais, il y a des chiens qui manquent de se tuer même avec des os crus, il y a des chiens qui manquent de s'étriper entre eux parce qu'on les laisse sans surveillance avec de la bouffe au milieu, les croquettes c'est le mal, tuer des animaux pour en nourrir d'autres c'est révoltant, tout ça...
Que vous dire ? ... Je ne suis pas une experte, mais je ne suis pas idiote non plus. J'ai des bases de nutrition canine, j'ai lu des livres, j'ai étudié la documentation disponible, je connais mes chiens. Je fonctionne comme ça non par inconscience ou je-m'en-foutisme, mais par choix. Il y aura peut-être un jour un problème, et alors je m'adapterai. Je changerai ce qui doit l'être. Mais au jour d'aujourd'hui, notre façon de procéder me semble, pour nous et pour eux, le meilleur compromis entre qualité de vie, sécurité et santé.
Bien sûr, nous avons une chance extraodinaire que toutes les conditions soient réunies pour rendre cela possible : des chiens sociables et qui s'adorent, sans troubles du système digestif (bon, sauf l'histoire de l'amidon pour Fast, mais enfin c'est pas non plus méga bizarre pour un chien de ne pas pouvoir avaler des kilos de céréales...), un super endroit vaste, aéré, facile d'entretien pour les nourrir (parce que les Kong de pâtée et les cuisses de poulet crues dans le salon, j'admire ceux qui y arrivent)...
Bref, comme souvent, je me dis qu'on est des petits veinards !
Je vous laisse avec Metis et Fast, qui se régalent !
Une fois n'est pas coutume, c'est Guillaume qui a fabriqué le souvenir ce soir.
Pas grand chose à ajouter par rapport à la semaine 5 puisque nous sommes restés sur le même programme : 4/6/2 x 3 en fractionnée, 2/6 x 7 en longue.
Petite nouveauté toutefois : lundi, Guillaume, n'ayant vraisemblablement pas apprécié la référence à LOR du dernier billet, s'est tourné vers moi au cours du dernier run rapide, avec un "et si on passait la seconde ?" (alors qu'on commençait vraiment à en ch*er comme pas possible, purée mais qu'est ce que je suis nulle pour courir vite), et en effet il a passé la seconde en me laissant sur le carreau :) La charge héroïque a été de courte durée, mais spectaculaire :)
C'est plutôt cool, non ?
Donc ce soir, il a passé la moitié de la longue à me dire que c'était 'achement dur, tout ça tout ça... Et il m'a refait le même coup au dernier run. Bon, je pense quand même qu'à un moment donné, je vais devoir me résoudre à augmenter le niveau de difficulté, histoire de conserver un peu d'autorité sur le Padawan !
Sinon, les petits chiens vont super bien, et je me félicite de ces balades rythmées, particulièrement pour nos deux loulous de huit ans, qui gardent des corps et des coeurs de jeunes loups !
Quand j'ai eu Christophe au téléphone après lui avoir annoncé par mail que nous allions garder Gredin, il m'a dit : "VOUS ??? Vous allez garder un chaton ??? Eh ben... il doit vraiment être TRES spécial, ce chaton...". Tant est grande notre réputation de coeurs de pierre inaccessibles à la tentation.
Alors, en effet, il est TRES spécial, ce chaton.
Déjà, par son histoire : ramassé subclaquant non loin d'un site de nourrissage, la maladie, les parasites et la faim ont failli le tuer, puis les vermifuges ont failli le tuer, et ensuite, ce sont les antibiotiques qui ont failli le tuer. Ce chaton, je l'ai porté dans mes bras, dans ma tête et dans mon coeur pendant des semaines, sûre que je ne devais pas trop m'attacher parce qu'il risquait à tout instant d'y rester, et certaine à la fois que je devais y mettre un supplément d'âme pour qu'il puisse vivre.
Surtout, il est spécial par ce qu'il est : un seuil d'irritabilité particulièrement élevé, un excellent score de tolérance à la contrainte, un calme olympien. Quand je l'ai testé, les jours qui ont suivi sa sortie de quarantaine, je me suis dit qu'il n'y avait que deux options : soit il était déprimé, soit c'était Garfield. Mais il lui manquait environ 5 kg, une haleine de tholognaise périmée, et une tendance à râler du matin au soir, pour que je valide la deuxième hypothèse.
Gredin n'est visiblement pas déprimé non plus, d'abord parce qu'il est très curieux et explorateur (y compris quand ce n'est pas du tout une bonne idée, chaton oblige), et très joueur.
Surtout, ce qui permet de vérifier qu'un petit chat n'est pas déprimé, c'est sa capacité à créer des liens d'attachement, à rechercher ensuite ses êtres d'attachement, et à communiquer avec ses différents partenaires sociaux. Et à ce niveau-là, rien à redire : Gredin nous aime beaucoup, et comme je le disais dans un précédent billet, il tient mordicus à nous grimper dessus à la moindre occasion.
Cette manie explique bien des choses : pourquoi il est à peu près impossible à une personne seule de le photographier (sauf à ruser en l'occupant ailleurs avec un autre chat/son reflet, car les chatons sont crédules à cet âge), mais aussi pourquoi Guillaume, qui la goûte fort peu, a surnommé le Quatrième Chat "Hot Lava", en référence à ce jeu stupide mais rigolo où on fait semblant de croire que le sol est fait de lave bouillante (pour les mélomanes, c'est aussi le nom d'une bonne chanson de South Park).
Gredin se montre tout aussi exemplaire dans ses rapports avec les autres nimos. Entre chats, ça se passe parfaitement bien, y compris avec Max, qui peut parfois mener la vie dure aux autres. Gredin sait exactement comment s'y prendre, et me rappelle par bien des aspects, dans sa façon de gérer les autres chats et les chiens, notre exceptionnelle Saori. Tous deux sont issus de la même culture féline, celle des chats libres, de ces communautés demi-sauvages qui prolifèrent là où on les nourrit : ni félins solitaires de campagne, ni minous choyés dans un foyer attitré. Il y a quelques mois, nous en discutions avec mon amie Anna, elle aussi passionnée de chats, et nous étions toutes deux d'accord pour dire que de tels chats présentent presque à coup sûr des aptitudes sociales hyperdéveloppées ; en tous cas, en intraspécifique ; parce que leurs rapports avec les humains ne sont pas toujours si simples. Le très grand calme de Gredin et le fait qu'il déteste les jeux sociaux et ne joue quasiment qu'avec des objets (et pas des parties du corps de ses pairs) aide vraiment bien à une intégration rapide dans le Nimalhood.
Je craignais d'ailleurs pour Gredin une tendance à l'exclusivité dans ce domaine : qu'il nous accepte nous, ses humains du quotidien, mais qu'il soit inquiet et timide à l'excès envers les autres. Alors, le jour de son premier vaccin, je l'ai ensuite emmené passer l'après-midi avec mon père, mon frère et mes grands-parents, et il m'a démontré qu'il aimait bien tout le monde, du moment qu'il avait le droit de s'installer sur les genoux.
Avec les chiens, tout se passe bien. Metis ne souhaite pas pour l'instant avoir de contacts avec lui, ce que Gredin comprend et respecte parfaitement. Fast l'a adoré dès le début, il se montre parfois tellement pressant que Gredin lui met des claques, mais Gros Chien ne semble pas s'en apercevoir (Fast est le seul à encaisser les jeux avec Max, c'est vous dire le niveau de tartes dans la tronche qu'il arrive à avaler). Mugen joue parfois timidement avec lui. Gredin déteste les jeux de bagarre, même entre chats, Mugen s'est donc adaptée et le jeu consiste plus ou moins à faire des révérences et à remuer la tête en cadence tandis que le chaton saute autour d'elle.
Voilà, c'est notre Gredin. Il est bizarre, trop petit pour son âge, il a un gros pif et une queue de rat. Il est idéal, le rêve fait ange, il est le chaton juste exactement fabriqué pour nous. Juste celui qu'on attendait.