Ils étaient trois petits chats ce matin.
Ils avaient froid, ils avaient faim.
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Ils ne pesaient rien au creux de ma paume lorsque j'ai vérifié qu'ils ne battaient plus. Je vérifie toujours mais ça ne sert à rien. Déchets médicaux. Ca ne bouge jamais, les déchets médicaux. Ce sont mes mains qui tremblent, c'est tout.
J'effleure du pouce les fentes des yeux, les oreilles coquillages, qui ne s'ouvriront jamais, avant de refermer le sac bleu pétrole. Déchets.
Ce soir nous étions trois presque-soeurs, trois jeunes coeurs en quête de fraîcheur.
Nous avons suivi la sente à l'unisson, et nos yeux se trouvaient sans se chercher dans les trouées frémissantes sous bois. Nous avons senti le souffle du vent et humé les chemins dessinés dans le ciel par les arbres.
Nous avons plongé et nagé, aussi fortes que joyeuses. Fuselées, muscles bandés. En silence nous nous sommes souri et juré fidélité.
Telle est ma vie.
Les coquillages brisés avant leur éclosion, et l'envol des louves sur un lac alangui.
Les chocs électriques et la musique du vent dans les feuilles.
Les cages et l'espace infini.
L'horreur et la féerie.
Déchets médicaux. Lumineux crépuscules.
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